Une menace sans précédent pour le développement en Afrique

MIL OSI Translation. Region: France and French Territories –

Source: IMF in French

le 15 avril 2020

  • La pandémie de COVID-19 menace d’infliger des pertes énormes en vies humaines et la crise économique qui en résulte risque d’annuler les progrès accomplis récemment sur le plan du développement.
  • L’économie de la région devrait se contracter de 1,6 % en 2020 et le revenu réel par habitant devrait baisser encore plus, de 3,9 % en moyenne.
  • La priorité absolue consiste à accroître les dépenses de santé pour sauver des vies et à mettre en place des transferts sociaux en faveur des personnes dont les moyens d’existence sont bouleversés.
  • Il sera crucial de recevoir de l’aide des partenaires internationaux au développement pour répondre aux besoins de financement, y compris un allégement de la dette pour les pays les plus vulnérables.
  • Il convient d’utiliser la politique macroéconomique pour protéger les groupes vulnérables, atténuer les pertes économiques et favoriser la reprise.

L’Afrique subsaharienne est confrontée à une crise sanitaire et économique sans précédent, note aujourd’hui le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne. La crise menace d’annuler les progrès accomplis récemment sur le plan du développement dans l’ensemble de la région et pourrait peser sur la croissance au cours des années à venir.

« Le monde fait face à un défi sans précédent, et l’Afrique subsaharienne ne sera pas épargnée », a déclaré Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI. « Tout semble indiquer que la pandémie de COVID-19 infligera des pertes énormes en vies humaines et entraînera une grave crise économique. La région est confrontée à un effondrement de la croissance économique, à un resserrement des conditions financières, à une forte baisse des prix des principaux produits exportés et à de graves perturbations de l’activité économique dues aux mesures qui ont dû être adoptées pour maîtriser l’épidémie.   En conséquence, nous prévoyons maintenant pour la région une contraction de 1,6 % cette année, soit le pire résultat jamais enregistré.

« La baisse des revenus accentuera les vulnérabilités existantes, tandis que les mesures d’endiguement et la distanciation sociale menaceront inévitablement les moyens d’existence d’innombrables personnes.  En outre, la pandémie atteint le continent à un moment où beaucoup de pays ont peu de marge de manœuvre budgétaire, ce qui complique la riposte des pouvoirs publics. »

Dans ces conditions. M. Selassie appelle à prendre des mesures décisives pour limiter les coûts humains et économiques de la crise. 

« Premièrement, la priorité immédiate consiste à tout faire pour accroître les dépenses publiques de santé afin de contenir l’épidémie, quelles que soient les ressources budgétaires des pays. 

« Deuxièmement, il est crucial d’apporter une aide considérable en temps voulu. Il peut s’agir de transferts monétaires ou d’aides en nature en faveur des ménages vulnérables, y compris les travailleurs du secteur informel, ou d’aides ciblées et temporaires aux secteurs durement touchés. La capacité des pays de mettre en place une riposte adéquate dépendra dans une large mesure de leur accès à des financements concessionnels de la communauté internationale.

« Troisièmement, les politiques monétaires et financières peuvent aussi jouer un rôle important pour aider les entreprises et l’emploi. 

« Un effort coordonné de tous les partenaires au développement sera essentiel à l’appui de ces mesures prises au niveau national. Le FMI coopère étroitement avec ses partenaires (Banque mondiale, Organisation mondiale de la santé, Banque africaine de développement et Union africaine) pour riposter rapidement et efficacement à cette crise. Le FMI va fournir environ 11 milliards de dollars à 32 pays d’Afrique subsaharienne qui ont sollicité une aide au cours des dernières semaines : des décaissements ont déjà été effectués en faveur du Burkina Faso, du Gabon, du Ghana, de Madagascar, du Niger, du Rwanda, du Sénégal, du Tchad et du Togo.

« En outre, un allégement de la dette immédiat est accordé aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables au titre du fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes du FMI : des ressources peuvent ainsi être dégagées pour les dépenses de santé et de protection sociale. Avec la Banque mondiale, le FMI appelle aussi les créanciers bilatéraux officiels à alléger la dette des pays à faible revenu qui demandent un délai de grâce. 

« C’est une crise sans précédent. Et nos pays membres ont besoin de nous plus que jamais.  Avec nos partenaires, nous avons pour objectif d’aider la région à atténuer ce choc, en veillant à ce que vies et moyens d’existence ne soient pas détruits à jamais. »

 

 

 

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